Aperçu de l’histoire du débat sur la vie extraterrestre

Par Parandis Tajbakhsh

Une lithographie de «l’amphithéâtre rubis» du canular, telle qu’elle est imprimée dans The Sun. Source: Wikimedia Commons (domaine public).

En 2018, le Transiting Exoplanet Survey Satellite (Satellite de recensement des exoplanètes en transit) (TESS) a lancé sa mission de deux ans consacrée à la recherche de planètes extrasolaires, gravitant autour de 200 000 étoiles situées dans un rayon de 300 années-lumière de la Terre. TESS a succédé au télescope spatial Kepler de la NASA, lancé en 2009 avec pour objectif de trouver des planètes de la taille de la Terre ou plus petites gravitant autour d’autres étoiles et d’estimer la fraction d’étoiles de notre galaxie qui hébergent des planètes de la taille de la Terre.

Alors que l’effort scientifique pour détecter d’autres planètes habitables en est encore à ses balbutiements, l’histoire des spéculations sur l’existence de la vie ailleurs que sur Terre est beaucoup plus ancienne. Malgré des recherches approfondies dans ce domaine, du moins en Occident et dans le monde chrétien, « l’histoire du débat sur la vie extraterrestre » demeure moins bien connue. Cet article traite de certains des événements majeurs qui ont façonné le « débat sur la pluralité des mondes » au cours des siècles.

En ce qui concerne l’existence d’autres mondes, la position des Grecs anciens se divise en deux extrêmes : d’une part, les atomistes comme Épicure plaidant en faveur de l’existence d’un nombre infini de mondes. L’école atomiste, fondée sur les enseignements de Leucippe et Démocrite, affirme que tout est fait d’atomes. Les atomes, c’est-à-dire les blocs de matière indivisibles, sont en nombre infini et constamment en mouvement aléatoire. De temps en temps, soutiennent-ils, de tels mouvements aléatoires rassembleraient certains de ces atomes et formeraient un nouveau monde. Puisque les atomes sont en nombre infini, un nombre infini de mondes doit exister. Les « autres mondes » des atomistes n’étaient pas d’autres planètes habitées, mais plutôt des univers géocentriques avec une Terre en leur centre autour de laquelle gravitent une Lune, un Soleil et un tas de planètes, avec des étoiles situées sur une voûte cristalline. Selon lui, nous autres, habitants de ce monde, n’avions aucun moyen de contact avec ces autres mondes. Initialement, cette idée rappelle le concept moderne de multivers : une hypothèse alternative pour expliquer l’ajustement fin des constantes fondamentales de l’univers.

À l’autre extrême se tiennent les deux géants de la philosophie grecque, Platon et Aristote, qui argumentent contre la pluralité des mondes. L’argument de Platon a une base philosophique, tandis que l’antagonisme d’Aristote envers l’existence d’autres mondes a ses racines dans une contradiction directe entre cette idée et sa physique. En physique aristotélicienne, la partie de l’univers enfermée dans la sphère terrestre était composée de quatre éléments, l’eau, la terre, l’air et le feu. Tout mouvement dans le cadre de la physique aristotélicienne s’explique par la doctrine des Lieux Naturels ; chacun des quatre éléments de l’univers d’Aristote cherchait sa place naturelle. L’eau et la terre avaient tendance à tomber vers le centre de l’univers, qui coïncidait avec le centre de la Terre, tandis que l’air et le feu avaient tendance à s’élever. On peut soulever un morceau de terre à la main, mais il s’agit d’un mouvement violent allant contre la tendance naturelle de cet élément. L’existence de deux terres, selon Aristote, impliquait l’existence de deux centres à l’univers, une notion qui est absurde.

Le système aristotélicien de philosophie et de physique a été adopté par les érudits musulmans ainsi que par l’Église chrétienne. Pendant de nombreux siècles, les gens ont plaidé en faveur de l’unicité de la Terre sur la base des enseignements d’Aristote. De nombreux théologiens et philosophes naturels éminents, dont Albertus Magnus (1193-1280) et son élève St Thomas d’Aquin (1225-1274) niaient l’existence d’autres mondes habités sur la base du modèle aristotélicien. En 1277, cependant, un événement important a retourné l’argument en faveur de l’existence des extraterrestres. Étienne Tempier, évêque de Paris, a été chargé par le pape Jean XXI d’enquêter sur des accusations d’hérésie. Les étudiants de l’Université de Paris avaient reçu une copie des nouveaux commentaires d’Averroès (Ibn Rushd) sur Aristote. Averroès (1126-1198), un philosophe musulman célèbre pour ses commentaires sur Aristote et c’est la distribution de son œuvre qui avait éveillé les soupçons du pape. Certaines des propositions discutées dans les commentaires d’Averroès impliquaient une limite à la puissance de Dieu et, ainsi en 1277, Tempier a publié une condamnation de 219 de ces propositions ultra-aristotéliciennes, dont la 34e concernait directement le sujet de la pluralité des mondes : ‘que la première cause ne peut pas faire plus d’un monde’. Ceci, en fait, est en contradiction directe avec la toute-puissance de Dieu. Si Dieu le voulait, il pourrait créer de nombreux mondes. Suite à cet événement, les gens ont commencé à spéculer plus librement sur l’existence d’autres mondes. Dans son célèbre traité, De Docta Ignorantia (1440), ou La docte ignorance, Nicolas de Cusa (1401-1464), philosophe et théologien allemand du XVe siècle, écrivait :

La vie, si elle existe sur terre sous forme d’humains, d’animaux et de plantes, se trouve, supposons-le, sous une forme plus élevée dans les régions solaire et stellaire. Plutôt que de penser que tant d’étoiles et de parties du ciel sont inhabitées et que seule notre terre est peuplée – disons, d’êtres peut-être d’un type inférieur – nous supposerons que dans chaque région, il y ait des habitants, de nature différente par leur rang et qui doivent tous leur origine à Dieu, qui est le centre et la circonférence de toutes les régions stellaires.

Le débat sur la vie extraterrestre a fait un autre bond au XVIe siècle, après la publication de De revolutionibus orbium coelestium (Des révolutions des orbites célestes, 1543) écrit par le moine et mathématicien polonais Nicolas Copernic (1473-1543). S’efforçant de réduire la complexité mathématique de l’univers géocentrique, Copernic a introduit un univers centré sur le soleil (héliocentrique), où la Terre n’était qu’une autre planète, en orbite autour du Soleil. Le modèle héliocentrique de Copernic a ouvert la porte à l’entrée de Jupitériens et de Saturniens en tant que résidents du système solaire. Après tout, si la Terre n’était qu’une autre planète et qu’elle grouillait de vie, d’autres planètes pourraient également abriter des êtres intelligents. De plus, par rapport au modèle géocentrique, un univers héliocentrique était beaucoup plus grand, avec des étoiles situées plus loin. Un univers plus grand laissait plus de place à l’idée de la présence d’extraterrestres, car un très grand univers avec des êtres humains comme seuls occupants intelligents impliquait que Dieu avait créé le reste de l’espace en vain. La vaste étendue de l’espace et les nombreuses étoiles qui y sont dispersées n’étaient pas d’une utilité immédiate pour l’humanité. Si Dieu ne crée pas en vain, certains ont soutenu que ces étoiles servaient à illuminer et à éclairer d’autres mondes.

Il ne fallut pas longtemps avant que la proposition révolutionnaire de Copernic ne soit étayée par les observations probantes de Galileo Galilée (1564 – 1642). Galilée était bien conscient que la Lune ne pouvait pas soutenir la vie, en partie car notre propre satellite connaît des variations extrêmes de température, du fait qu’un jour lunaire et une nuit lunaire durent chacun 15 jours terrestres. Galilée a également été assez vague en exprimant sa position sur l’existence de la vie ailleurs dans le système solaire. Cependant, Johannes Kepler (1571-1630), son collègue philosophe et mathématicien allemand contemporain, croyait que la découverte par Galilée des lunes de Jupiter était une preuve solide que celle-ci était habitée. Le raisonnement de Kepler reposait sur un argument téléologique, c’est-à-dire selon lequel l’existence d’un objet est justifiée par le but qu’il sert. Pour Kepler, Jupiter est « selon un degré de probabilité très élevé… habitée », simplement parce qu’elle possède quatre « petites lunes », qui servent à éclairer le ciel des Jupitériens. Pour Kepler, « [chaque] planète, avec ses occupants, est desservie par son propre satellite ». Encore plus fascinant, le Somnium de Kepler, publié à titre posthume en 1634, est un merveilleux exemple d’une première œuvre de science-fiction où le protagoniste (vaguement basé sur Kepler lui-même) se rend sur la Lune, et découvre un globe présentant un climat rigoureux peuplé de créatures ressemblant à des serpents. Christian Huygens (1629-1695), l’astronome néerlandais de premier plan et découvreur de la lune géante de Saturne, Titan, croyait également fermement que notre univers était peuplé d’autres êtres conscients. Dans sa publication à titre posthume Cosmotheoros (1698), Huygens affirme son point de vue selon lequel les extraterrestres doivent nous ressembler de par leurs sens ainsi que leur anatomie. Il explique comment les mathématiques, la géométrie et la musique doivent être universelles, une idée qui est acceptée par beaucoup aujourd’hui.

Progressivement, la croyance en l’existence des extraterrestres s’est répandue. Au début du XVIIIe siècle, le grand philosophe et mathématicien allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), utilise curieusement l’idée de l’existence des extraterrestres pour répondre au problème du mal : pourquoi un Dieu omnipotent, omnibienveillant et omniscient permettrait-il le mal ? Leibniz soutient que tout le mal qui existe dans l’univers se produit sur Terre et donc « est presque perdu dans le néant » par rapport aux « bonnes choses qui sont dans l’univers ». Son argument est parfaitement en accord avec de nombreuses spéculations contemporaines sur les sociétés extraterrestres utopiques, qui auraient dépassé les conflits, la guerre et le mal et vivraient en paix.

by Lemuel Francis Abbott,painting,1785

Mais peut-être les vues les moins conventionnelles sur la pluralité des mondes étaient-elles celles de Sir William Herschel, éminent astronome du XVIIIe siècle. La découverte d’Uranus n’est qu’une des nombreuses contributions d’Herschel à l’astronomie. Ses points de vue sur l’habitabilité de la lune, d’autres planètes et même du Soleil sont moins connus. Les recherches sur les travaux inédits de Herschel révèlent un homme obsédé par la découverte de la vie ailleurs que sur Terre, un homme qui croyait en fait observer des substances croissantes à la surface de la lune, suggérant que les cratères d’impact étaient des villes lunaires. La plus curieuse des hypothèses d’Herschel sur le pluralisme des mondes était sa conviction que le Soleil était également habité par « des êtres dont les organes sont adaptés aux circonstances particulières de ce vaste globe ». Herschel se justifiait en faisant l’hypothèse que notre étoile solaire était constituée d’un intérieur sphérique frais et solide enveloppé de deux couches de nuages, d’une couche externe, chaude et lumineuse tandis que la couche interne agissait comme un bouclier réfléchissant la chaleur pour garder l’intérieur frais. En ce qui concerne les taches solaires, Herschel a supposé qu’il s’agissait là d’ouvertures dans les nuages à travers lesquelles les habitants du Soleil pouvaient jeter un œil et voir le reste de l’univers.

Bien que Herschel senior n’ait jamais pleinement reçu le respect et l’attention de la communauté scientifique en raison de ses origines modestes, son fils instruit à Cambridge, John, est devenu l’astronome le plus respecté de son époque. John a non seulement hérité des télescopes de pointe de son père, mais aussi de certaines de ses croyances très étranges. Il est difficile de croire qu’un polymathe comme John Herschel rêve de vivre sur le Soleil ou de trouver des zones habitables sur la Lune. À la fin du XVIIIe siècle, la croyance en l’existence des extraterrestres était si répandue en Europe qu’elle était incluse dans les sermons de nombreux membres du clergé. En Angleterre, le révérend Thomas Dick (1774-1857) a même publié une estimation de la population totale du système solaire. Dans ses calculs, il a non seulement peuplé les planètes et leurs lunes, mais aussi les planètes naines et les anneaux de Saturne, se retrouvant avec un chiffre énorme de 21,8 billions d’habitants. Ces spéculations fantaisistes et la popularité de la croyance en l’abondance de la vie ont finalement donné lieu à l’un des épisodes les plus curieux de l’histoire du journalisme : « The Great Moon Hoax » (littéralement le « grand canular lunaire »).

En 1835, le Sun de New York rivalisait avec de nombreux journaux du même genre pour augmenter ses ventes. Le 25 août, le Sun a publié le premier épisode d’une série d’articles intitulée « Great Astronomical Discoveries lately Made by Sir John Herschel… at the Cape of Good Hope (Grandes découvertes astronomiques faites récemment par Sir John Herschel… au Cap de Bonne-Espérance) ». Selon le Sun, le rapport était basé sur les nouvelles découvertes de Herschel, publiées dans le supplément au Edinburgh Journal of Science (Journal scientifique d’Édimbourg). L’article affirmait que le nouveau télescope « de grande dimension » de Herschel avait permis à celui-ci de « conclure positivement sur la question de savoir si ce satellite [la Lune] était habité ». Le numéro du 26 août était ainsi rempli d’histoires incroyables de quadrupèdes lunaires, avec « un appendice charnu remarquable… [qui] selon l’esprit aiguisé du Dr Herschel… était un moyen providentiel de protéger les yeux des animaux des grands extrêmes de lumière et d’obscurité auxquels tous les habitants de notre côté de la lune sont périodiquement soumis. » Il a également été fait état de la découverte d’une licorne bleue et de grues aux « pattes et becs excessivement longs ». Le 28 août, les gens faisaient la queue dans les rues de New York pour obtenir le dernier exemplaire du Sun, qui était devenu à ce stade le périodique le plus diffusé au monde. Ils ne furent pas déçus, y découvrant la description d’un « Verspertilio homo » nu, mesurant 1,20 m de haut, couvert de poils de couleur cuivrée, sauf sur ses ailes qui étaient, elles, « composées d’une fine membrane… s’appuyant parfaitement sur le dos des épaules jusqu’aux mollets ». Ces hommes chauves-souris avaient un visage jaunâtre « une légère amélioration par rapport à celui du grand orang-outang, car plus ouvert et intelligent dans son expression, et doté d’un très grand front ». Il était évident d’après « leur gesticulation, plus particulièrement l’action variée de leurs mains et de leurs bras… qu’ils étaient des êtres rationnels ». Cependant, le rapport original sur le comportement de ces Lunariens fut éliminé, en raison du fait qu’il « ne faisait que provoquer un malaise concernant… [les] notions terrestres de décorum ». Puis, le 31 août, une erreur imprudente de la part de l’équipe de Herschel fut signalée, mettant soudainement fin à tout cela ; l’incroyable télescope avait été laissé plein est pendant la nuit, et le soleil du matin brûla un énorme trou dans la chambre réfléchissante, détruisant le télescope et avec lui les étonnantes observations qu’il aurait faites !

L’homme à l’origine du canular lunaire, Richard Adams Locke (1800-1871), a plus tard déclaré ne pas avoir eu l’intention de produire une fausse série de rapports. Il voulait seulement écrire une satire pour cibler des gens comme Thomas Dick « qui, avec une piété sincère, beaucoup d’informations et les meilleures intentions ont fait un plus grand tort à la cause de la religion rationnelle et de la science inductive, par sa manière fanatique, fantaisiste et illégitime de tenter de forcer l’une mutuellement au service de l’autre ». Cependant, la forte croyance des Américains en l’existence d’extraterrestres les a amenés à lire les rapports de Locke comme des nouvelles plutôt que comme une satire fictive.

Le sentiment d’excitation qui entourait les extraterrestres avait depuis longtemps éclipsé une question religieuse fondamentale soulevée par ces derniers : la doctrine de l’expiation était-elle conciliable avec l’existence des extraterrestres ? L’une des premières réflexions sur une tension potentielle entre cette doctrine fondamentale du christianisme et l’existence des extraterrestres est venue de William Vorilong (1390-1463). Réfléchissant à la question de savoir si les extraterrestres vivaient dans le péché ou non et si oui, s’ils avaient besoin de rédemption ou non, Vorilong a ainsi écrit :

[Est-ce que] le Christ en mourant sur cette Terre pourrait racheter les habitants d’un autre monde, je réponds qu’il est capable de le faire même si les mondes étaient infinis, mais il ne serait pas approprié pour lui d’aller dans un autre monde et mourir à nouveau.

Ce n’est que lorsque Thomas Paine (1737-1809), dans son Age of Reason (l’Âge de raison) (1794), a soutenu que la croyance en la pluralité des mondes est fondamentalement inconciliable avec le christianisme :

D’où…. pourrait surgir la… vanité étrange que le Tout-Puissant… devrait…. venir mourir dans notre monde, car on dit qu’un homme et une femme avaient mangé une pomme ! Et d’un autre côté, devons-nous supposer que chaque monde de la création sans limites avait une Ève, une pomme, un serpent et un rédempteur ? Dans ce cas, la personne qui est irrévérencieusement appelée le Fils de Dieu, et parfois Dieu lui-même, n’aurait rien d’autre à faire que de voyager d’un monde à l’autre, dans une succession de morts sans fin, avec à peine un intervalle de vie momentané.

L’argument de Paine est devenu une force motrice pour façonner les positions ultérieures de beaucoup sur la question de la vie extraterrestre. Alors que l’évangéliste écossais, Thomas Chalmers (1780-1847) affirmait que les effets des actions rédemptrices du Christ se propagent non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace, son argument souffrait du fait qu’il attribuait un rang spécial à l’humanité parmi les autres êtres sensibles. Cependant, pour le philosophe et théologien respecté, William Whewell (1794-1866), l’homme qui a inventé le mot scientifique, l’argument de Paine était tout à fait sensé. Cela l’a conduit à abandonner sa croyance dans les extraterrestres et à développer une première version de l’hypothèse de la Terres rare. Le prétendu argument géologique de Whewell était fondé sur l’observation que le gaspillage était abondant dans la nature. « Des milliers de graines tombent sur le sol mais seulement quelques fleurs en sortent », a écrit Whewell. Pour lui, l’existence du gaspillage dans la nature n’était pas un signe que Dieu créait en vain et il n’était donc pas nécessaire d’associer la vie à tous les coins et recoins de l’univers. Alfred Russel Wallace (1823-1913), le codécouvreur de la théorie de l’évolution par sélection naturelle, croyait également en une première version de l’hypothèse de la Terre rare, déclarant que la présence simultanée des nombreuses conditions nécessaires à l’émergence et à la suite de l’évolution de la vie sur une planète est tout à fait improbable.

Avec l’avancée de l’astronomie, et en particulier le développement de la spectroscopie, les gens ont progressivement conclu que presque toutes les planètes du système solaire n’étaient pas habitables et que beaucoup de leurs idées sur d’autres étoiles servant de soleils aux systèmes planétaires qui les entourent étaient physiquement impossibles. Alors que pendant un certain temps l’observation présumée des canaux martiens a fait sensation auprès du public et de certains universitaires, les gens ont finalement réalisé que l’atmosphère ténue de Mars rendait impossible l’existence de l’eau liquide et, par conséquent, des êtres vivants.

En fait, au cours de la première moitié du XXe siècle, le consensus était que les systèmes planétaires étaient assez rares. Ce n’est qu’en 1995 que fut découverte la planète extrasolaire 51-pegasi autour d’une étoile semblable au Soleil. Aujourd’hui, nous connaissons plus de 4 000 planètes extrasolaires, dont quelques-unes résident dans la Zone Goldilocks de leurs étoiles parentes. La prochaine génération de télescopes, en particulier le télescope spatial James Webb de la NASA, aura la capacité d’examiner l’atmosphère de ces mondes extraterrestres à la recherche de biosignatures, à savoir de certains gaz comme l’oxygène, qui sont des signes révélateurs de l’existence de la vie sur une planète. D’ici là, tout ce que nous pouvons faire est de perpétuer l’ancienne tradition de spéculer sur la nature des extraterrestres.


Parandis Tajbakhsh a obtenu son doctorat en astronomie et astrophysique en 2009 de l’Université de Toronto. Elle enseigne actuellement à l’Université York et au Humber College. Ses intérêts de recherche incluent l’histoire de la vie extraterrestre et l’interaction entre la science et la religion. Pour plus d’informations, voir le Profil de recherche de Parandis.


Cet article a été traduit en français à partir du texte original en anglais. Si vous lisez des erreurs ou souhaitez nous faire part de vos commentaires sur cette traduction, veuillez nous contacter ici: https://scienceandbeliefinsociety.org/contact-us/