COMMENT RÉPONDRE AUX PRÉJUGÉS SUR LE SUJET DE LA FOI ?

Par Stephen H. Jones

Réflexions sur L’islamophobie : un défi pour nous tous

La publication en 1997 du rapport du Runnymede Trust L’islamophobie : un défi pour nous tous a marqué un tournant dans l’histoire de la reconnaissance des préjugés antimusulmans et de l’opposition à ces derniers. Premier rapport politique britannique à se concentrer sur le problème de l’islamophobie, il est souvent reconnu pour avoir popularisé le terme. La semaine dernière, un rapport mis à jour, L’islamophobie : toujours un défi pour nous tous, a été publié à l’occasion de son vingtième anniversaire. Dans cet article, Stephen H. Jones propose dans le nouveau rapport des réflexions sur la compréhension de l’islamophobie en utilisant la recherche contenue dans Science et religion : explorer le spectre des perceptions non musulmanes de l’Islam et de la science.

Il est difficile de ne pas avoir de sentiments mitigés à la lecture du nouveau rapport de Runnymede Islamophobie : toujours un défi pour nous tous. 20 ans après le lancement de la publication (presque) du même nom par Runnymede, il offre une rétrospective qui montre clairement dans quelle mesure le Royaume-Uni est parvenu à reconnaître les préjugés antimusulmans et à y répondre. En 1997, la protection législative contre la discrimination et la haine fondées sur des convictions religieuses était encore bien loin. La population musulmane britannique était, du moins en termes comparatifs, mal organisée et mal représentée. L’inclusion des musulmans dans l’activisme égalitaire et antiraciste était – comme le fait remarquer Tariq Modood dans sa contribution – limitée. De nombreuses situations se sont par la suite considérablement améliorées au cours des deux dernières décennies. Dans le même temps, le lancement d’un rapport qui marque 20 ans d’hostilité croissante et continue envers les musulmans au Royaume-Uni et au-delà n’est guère une occasion de célébration. L’islamophobie est un problème aussi important que jamais, mais il n’est encore que rarement reconnu au sein du gouvernement.

J’avoue que mes sentiments mitigés s’étendent également au rapport lui-même. Il n’est guère contestable que, une fois de plus, Runnymede a produit un document qui pourrait – je l’espère – redéfinir les perceptions du public et les débats sur les préjugés antimusulmans. Si le rapport de 1997 a inscrit l’islamophobie à l’ordre du jour, celui qui vient de sortir prend des mesures décisives pour cimenter une définition capable d’influencer les politiques et les pratiques. Bien que le rapport prenne la forme d’une collection éditée plutôt que d’une déclaration d’une commission assemblée, il est très brillamment argumenté (un exploit éditorial impressionnant compte tenu des différences entre certains des contributeurs). L’islamophobie est définie comme un « racisme antimusulman », avec une définition étendue – adaptée de la définition du racisme des Nations Unies – mettant l’accent sur les restrictions aux droits et libertés des musulmans. La collection dans son ensemble situe ensuite directement l’islamophobie dans l’histoire de la race et du racisme avec des chapitres soulignant comment la vie et le bien-être des musulmans sont affectés par la discrimination, la violence (et les menaces de violence), la surveillance racialisée et les profondes inégalités.

Ce faisant, le rapport s’appuie sur, et parfois remet en question, son prédécesseur de 1997, L’islamophobie : un défi pour nous tous, qui a sans aucun doute marqué un tournant dans l’histoire de l’opposition aux préjugés antimusulmans, en particulier au Royaume-Uni. Mais sa lecture de l’islamophobie était parfois vague, le concept étant étoffé à travers une série d’oppositions binaires (ou perceptions « ouvertes » et « fermées » de l’Islam). Quelle que soit l’opinion de chacun sur les distinctions employées, cette approche ne se prête pas à des définitions étanches du genre de celles qui peuvent avoir une influence. Tout aussi important, le rapport laisse entendre que l’islamophobie se meut dans un sens qui veut que la distorsion de l’Islam passe au premier plan, suivie des conséquences pour les musulmans. Le problème de cette démarche, comme le souligne le chapitre de Claire Alexander dans le nouveau Rapport, est que nous pouvons également considérer l’islamophobie dans l’autre sens : comme des réponses négatives aux corps et aux pratiques culturelles qui sont ensuite justifiées par référence aux stéréotypes sur l’Islam. Lorsque l’islamophobie est considérée comme n’allant que dans la première direction, il est difficile de construire une solidarité avec d’autres racismes ; en effet, Alexander elle-même soutient que le rapport de Runnymede de 1997 a en fait sapé la lutte contre le racisme envers les musulmans.

Pourquoi alors mes réserves concernant le Nouveau Rapport ? Contrairement à certains commentateurs, je ne suis pas en désaccord avec la description de l’islamophobie en termes de race et de racisme en soi. L’islamophobie affecte principalement les minorités ethniques tandis que les stéréotypes racistes – en particulier ceux concernant certains groupes, tels que les Britanniques d’Asie du Sud – n’impliquent pas toujours des allégations d’infériorité biologique. Une compréhension élargie du racisme peut certainement englober les stéréotypes sur les musulmans et les violences à leur égard. Au contraire, mes réserves découlent de la forte distinction que fait le rapport entre les souffrances émotionnelles et physiques des musulmans, d’une part (objet du rapport) et les représentations de l’islam, d’autre part (que le rapport laisse largement de côté). Cela est clair dans l’introduction de Farah Elahi et Omar Khan :

L’une des raisons pour lesquelles nous avons choisi de recentrer notre définition est qu’une grande partie du débat sur la liberté d’expression et la critique de l’Islam n’est pas pertinente, ou au mieux indépendante de la question de savoir si les musulmans de Grande-Bretagne (et d’ailleurs) sont victimes de discrimination – et de ce que nous en Grande-Bretagne devrions faire pour lutter contre cette discrimination.

Il y a, bien entendu une grande vérité en cela. Le débat sur les critiques « légitimes » et « injustifiées » de l’Islam est désespérément improductif. Je ne suis pas le seul à me demander si le débat sur l’islamophobie aurait progressé un peu plus rapidement si la définition du rapport de 1997 – « hostilité infondée envers l’Islam » – n’avait pas fait la distinction entre les critiques « légitimes » et celles qui étaient « injustifiées ». Il est également évident que ce qui importe en fin de compte avec l’islamophobie, c’est la souffrance personnelle qu’elle cause. Pourquoi ne pas alors éviter les débats infructueux et arriver à un point où tout le monde (peut-être même la National Secular Society [Société nationale laïque] ou Polly Toynbee) peut s’entendre ? Ne pouvons-nous pas laisser de côté la question de savoir si la tradition islamique est un tas de fables idiotes et nous concentrer plutôt sur le point que, quoi que l’on pense de l’Islam, la violence et la discrimination contre les musulmans sont courantes et erronées ?

Si le rapport peut effectivement aider la société britannique à parvenir à ce type de solution aux problèmes, il aura rendu un énorme service, notamment parce que nous sommes actuellement hélas loin d’être d’accord et que d’autres tentatives importantes pour établir une définition généralement acceptée ont échoué (le sort du Groupe parlementaire multipartite sur l’islamophobie dont il est question dans le chapitre de Chris Allen en est une bonne illustration). Même dans ce cas, je ne pense pas que cela soit suffisant pour ceux qui sont préoccupés par les préjugés antimusulmans. Je ne crois pas non plus que la critique et les représentations de l’Islam ne soient que partiellement pertinentes à la discrimination contre les musulmans. Ce qui m’inquiète donc dans le rapport, c’est que les préjugés sur la foi sont très peu pris en compte de manière explicite.

L’Islam comme fondamentalisme

En vue d’illustrer cela, je voudrais me référer brièvement aux recherches auxquelles j’ai participé au cours des trois dernières années sur les perceptions de la religion et de la science. Ce qui est intéressant dans ce sujet de recherche, c’est qu’il touche à la fois à des questions d’interprétation abstraite (sur le statut des textes religieux) et à des questions sur les relations sociales (comme les écoles confessionnelles). Les interviews et les groupes de discussion que mes collègues et moi-même avons menés couvrent toutes les traditions religieuses et non religieuses, mais les commentaires faits à propos de l’Islam ont été particulièrement frappants. C’est en partie à cause de la profondeur de l’hostilité à l’égard de la tradition – qui dépasse de loin toute autre – mais aussi dû à la façon dont les récits d’entrevue passent de la critique des concepts islamiques, aux revendications sur les minorités culturelles et (dans certains cas) au langage racialisé. Prenons l’exemple suivant, tiré d’un groupe de discussion comprenant des membres blancs non religieux du public basés à Londres. Il débute par une affirmation sur la croyance, puis une sur la démographie, avant de prendre une tournure sinistre :

Participant 1 : [Je suis optimiste pour l’avenir parce que] j’aime à penser qu’elle [l’histoire] laissera derrière nous l’ignorance, les préjugés et le sectarisme.

Participant 2 : Mais il se peut qu’elle [l’ignorance] ne continue pas à reculer…

Participant 3 : Non, je suis d’accord.

Participant 2 : Parce que comme la démographie évolue, je crois que le taux de natalité chez les familles religieuses est plus élevé. Mais on a le sentiment que…

Participant 1 : Sauf que l’expérience de ce pays est qu’ils commencent à se conformer au type de modèles auxquels le reste d’entre nous se conforme…

Participant 2 : Je ne…

Participant 4 : Je ne suis pas sûr que ce soit vrai.

Participant 3 : C’est vrai pour le nombre de groupes religieux, mais je pense qu’il peut y avoir quelque chose de différent chez les groupes islamiques.

La conversation se poursuit, le participant 4 finissant par ce qui suit :

Rien qu’à la gare de King’s Cross […], on voit surgir des tas de foulards. Je pense en moi-même, est-ce le fruit de mon imagination ? Mais cela me dit que quelque chose de très, très dangereux est en train de se passer dans cette société. Le danger vient de l’Islam.

Une question qui en découle est la suivante : dans quelle direction le préjugé évolue-t-il dans ce cas ? Est-ce que, comme le rapport de 1997 semble le suggérer, la haine de l’Islam mène à l’hostilité envers la figure de la femme musulmane voilée ? Ou est-ce que, comme l’indique le nouveau rapport, l’hostilité racialisée est justifiée sur le plan religieux ? C’est, bien sûr, très difficile à dire – et il serait tentant de répondre que cela n’a pas vraiment d’importance étant donné que les conséquences sont les mêmes de toute façon. Il y a, cependant, une autre constatation dans notre recherche qui remet en question tout cela.

Dans presque tous les entretiens et groupes de discussion où nous avons rencontré l’altération culturelle et raciale des musulmans, les récits ont été rationalisés via des affirmations sur l’absence de variation interprétative dans l’Islam. Des commentaires tels que les suivants étaient courants :

Je veux dire, ce qui semble se produire, c’est que les gens décident qu’Allah pense exactement ce qu’il dit. Il n’est pas symbolique. Quand il dit, coupez-leur la tête, il veut dire coupez-leur la tête […]. [Certaines personnes disent] qu’il faut en faire une interprétation […] [Mais] qui sont-elles pour prétendre que quand Allah dit cela, il ne le pense pas ?

[L’opposition au raisonnement scientifique] commence, bon, par l’idée que la vérité est dans la Bible, nous devons donc suivre la Bible ; elle ne peut pas être contestée dans l’esprit de certaines personnes. Et je sais que c’est une vision très simpliste du christianisme, mais en ce qui concerne l’Islam, c’est ainsi que les musulmans sont tenus de voir le monde, de la façon dont […] cela a été écrit il y a 1 300, 1 400 ans […].

Plus qu’un simple récit « monolithique » de l’islam, ces récits fournissent des exemples de ce que Kwame Anthony Appiah appelle le « déterminisme scripturaire » : l’hypothèse selon laquelle une Écriture religieuse détermine les visions du monde de ses disciples de manière uniforme et peut être utilisée comme explication d’actions spécifiques et de changements sociaux (réels ou perçus). Selon ces récits, les stéréotypes sur les musulmans sont valables parce que l’islam les enferme dans un cadre d’interprétation rigide. Edward Said a évoqué ce genre de préjugés il y a trente ans dans son écriture sur la catégorie du « fondamentalisme islamique, mais, de nos jours, cela ne fait guère l’objet de discussion par les experts de la race et de l’ethnicité.

C’est dommage, car nos entretiens ont suivi un schéma distinct. Les assertions racialisées étaient relativement rares. Des hypothèses grossières sur le littéralisme dans l’islam ont cependant imprégné nos données plus profondément. De plus, les hypothèses sur le littéralisme dans l’Islam allaient au-delà des différences de classe, d’éducation et de positionnement politique. Les commentaires racistes sur les musulmans étaient généralement faits par des gens qui avaient des opinions politiques libertaires ou anti-élites radicales. Des généralisations sur l’interprétation dans l’islam, a contrario, sont présentes dans toutes les positions politiques, y compris celles attachées à l’égalité. Certaines personnes interrogées ont même exprimé leur inquiétude quant à l’hostilité à laquelle les musulmans sont soumis tout en offrant une lecture déterministe de l’Islam. Par exemple, la deuxième personne citée ci-dessus – un musicien éduqué de la classe moyenne blanche britannique qui s’est identifié comme humaniste – a estimé qu’il n’y avait pas de contradiction entre ses commentaires sur ce que les musulmans sont « tenus de croire » et l’affirmation selon laquelle les préjugés contre les musulmans sont « assurément un problème dans ce pays ».

Ce schéma rappelle la célèbre affirmation de la baronne Sayeeda Warsi selon laquelle l’islamophobie a « passé le test de la table du dîner » – c’est-à-dire qu’elle s’étend au-delà des extrêmes politiques dans des contextes de respectabilité domestique de la classe moyenne. Cette affirmation est en effet ce que nos recherches ont suggéré, mais d’une manière très nuancée : l’hostilité pure et simple envers les musulmans en tant que peuple était plus restreinte, tandis que les récits déterministes scripturaires sur l’islam, qui ne sont pas soumis aux mêmes critiques publiques, étaient considérablement plus répandus. La religion n’étant pas soumise à la même censure publique que les remarques explicites sur la « race », les récits sur l’islam en tant que foi sont apparus comme une forme d’anxiété « acceptable » à l’égard des musulmans. L’islamophobie « à table » que nous avons rencontrée est un préjugé « doux » où l’engagement apparent envers la tolérance des musulmans en tant que peuple coexiste avec l’opinion que, dans l’islam, les sources religieuses ne peuvent être suivies qu’à la lettre. Il n’y a pas de langage racialisé, ni de rhétorique de style Enoch Powell sur la colonisation démographique de l’Europe, mais il existe quand bien même une vision déterministe de l’interprétation dans l’islam qui non seulement efface les traditions complexes d’interprétation allégorique de l’histoire islamique, mais implique également en douceur que les croyants musulmans constituent une menace.

Religion et race dans la structuration de l’islamophobie

Ce passage discursif du langage de la race au langage de la foi est, j’en suis de plus en plus certain, crucial pour la structuration de l’islamophobie. De la même manière que les tabloïds britanniques promeuvent une compréhension racialisée de l’histoire et de l’identité britanniques tout en dénonçant le racisme, les affirmations sur le manque de variation interprétative de l’islam permettent à l’altération culturelle et raciale des musulmans de se poursuivre, parallèlement à la dénonciation de la discrimination et de la violence antimusulmanes. Ces récits sont évidemment pertinents pour la tendance à harceler les musulmans lorsqu’ils affichent des signes visibles de foi, mais ils contribuent aussi, de façon importante, à soutenir et à normaliser l’islamophobie. L’islamophobie est si profonde dans les sociétés britanniques et occidentales, en partie parce que cette dynamique est rarement évoquée, et encore moins contestée.

Nous devons donc prendre deux mesures. La première consiste à cimenter une définition convenue de l’islamophobie qui peut empêcher le grand public de diminuer la souffrance physique et émotionnelle des musulmans (et, bien sûr, de ceux perçus comme musulmans). Sur ce point, L’islamophobie : toujours un défi pour nous tous ne peut être mise en cause. Pourtant, parallèlement à cela, il est également nécessaire de convaincre les autres que les croyances choisies volontairement peuvent être, et sont aujourd’hui couramment, déformées de manière potentiellement préjudiciable. Pour moi, ce n’est pas quelque chose qui peut être résolu par des modifications législatives sans imposer de restrictions injustifiables à la liberté de critiquer les croyances des gens. C’est quelque chose qui peut et doit cependant impliquer une sorte de réponse de la part de ceux qui s’intéressent à l’activisme antiraciste et égalitaire. Trop souvent, les débats et les études sur la race et le racisme ont peu ou pas de temps pour les questions de croyance religieuse, et L’islamophobie : toujours un défi pour nous tous souffre de cette lacune. En parcourant le rapport, j’ai été frappé de constater que la mobilité sociale, la santé, les crimes de haine, la sécurité, la race, l’intégration et le sexe sont tous inclus comme thèmes (et chaque sujet est superbement couvert), mais qu’aucun chapitre n’est consacré aux croyances religieuses. Contrairement au rapport de 1997, ce nouveau rapport se compose d’écrits d’universitaires et de militants pour lesquels j’ai une immense admiration. Par contre, l’inclusion de spécialistes des croyances religieuses est encore quelque peu limitée.

Dans une certaine mesure, ma frustration ici tient autant à la situation de la Grande-Bretagne en tant que société et à son incapacité à parler de manière significative de la religion qu’au rapport lui-même. L’inclusion de discussions plus ciblées sur les représentations des croyances aurait bien pu brouiller les eaux et susciter des réactions indésirables de la part de personnes qui ont loué le rapport comme Nazir Afzal, ou même, dans le cas de Kenan Malik, qui y ont contribué. Il est peut-être tactique, pour l’instant, de se concentrer sur la définition de l’islamophobie de manière à garantir un accord maximal afin de gagner des batailles contre les pratiques discriminatoires et la violence, puis de passer à la refonte des opinions de la société sur l’islam. Cependant, je crains en ce moment que même ceux qui sont concernés par différentes formes de racisme ne semblent souvent pas penser que les préjugés sur la foi valent la peine de s’y intéresser.

Stephen H. Jones est sociologue de la religion spécialisé dans l’étude de l’islam et des musulmans au Royaume-Uni et des perceptions des publics religieux et non religieux sur la science. Il est chargé de cours à l’Université de Birmingham et secrétaire général du Muslims in Britain Research Network (Réseau de recherche sur les musulmans au Royaume-Uni). Il écrit ici à titre personnel. Pour en savoir plus, consultez son Profil de recherche.

Suivez Stephen sur Twitter : @StphnHwrdJns

Cet article a été traduit en français à partir du texte original en anglais. Si vous lisez des erreurs ou souhaitez nous faire part de vos commentaires sur cette traduction, veuillez nous contacter ici: https://scienceandbeliefinsociety.org/contact-us/